En cuisine....

L'homme au regard hautain avait conduit Mère Veyeuse jusqu'à l'entrée des bâtiments réservés à la cuisine. Deux valets qui semblait discuter à voix basse s'était redressés en les voyant arriver et l'un deux avait suivit les instructions de l'intendant au recrutement en la conduisant dans ce lieu divin qu'était la cuisine. Il lui avait succinctement décrit l'espace, indiquant d'un simple geste ou du regard l'endroit, puis était reparti avec empressement, n'ayant visiblement aucune envie de s'attarder. La nouvelle cuisinière avait trouvé ces manières bien curieuses mais elle n'était pas femme à se formaliser pour si peu. Parlant à voix haute elle pose son balluchon sur la table.
- En voilà un qui ne tardera pas à revenir à de meilleurs sentiments en goûtant à ma cuisine !...
Heureuse de se trouver dans la place elle tourne sur elle-même et ses yeux n'ont de cesse d'admirer cette antre.
La cheminée était de dimension impressionnante et quelques chaudrons y fumaient déjà. Elle soulève un couvercle et y trouve quelques pauvres légumes qui cuisent. Elle en goûte le bouillon et regardant à droite et à gauche que personne ne la voit, ne résiste pas l'envie d'ajouter un peu de sel et de poivre et rit de son audace.
- Et bien je ne sais qui a pu confectionner ce plat mais nul doute qu'il s'y connait peu !... Voyons un peu ce que je vais trouver pour l'améliorer.
En explorant les charniers, pots et paniers elle ne tarde pas à trouver son bonheur. Un brin de céleri par-ci, un morceau de lard par là, quelques oignons et surtout beaucoup plus de légumes ont tôt fait d'arranger l'affaire. Elle ne perd pas une minute et se met à confection une pâte à pain qu'elle dépose dans un panier recouvert d'un linge de lin. Le tout repose déjà dans un coin de l'âtre dont elle remue les braises.
Dans le cellier elle découvre pommes à la peau granuleuse et tendre qui lui donnent l'idée de confectionner gâteaux. Tout en s'activant elle parle haut c'était chez elle une vieille habitude et cela lui donnait le sentiment de mieux réfléchir...
- Je ne sais le nombre de personnes que j'aurai à nourrir ici mais nul doute qu'il faille prévoir large... et puis si j'en crois les réserves la nourriture ne manque pas... Une ombre passe dans son regard car il est troublant de penser à pareille foison de nourriture quand on sait que les rues de la ville et des alentours regorgent de pauvres ères dont la faim vrille le ventre... Allez ma bonne Kiki oublie un temps ces malheurs... Tu es là pour travailler et tu trouveras bien le moyen d'aider quelques pauvres malandrins... Et aussitôt le sourire s'affiche sur sa face... D'un revers de la main elle essuie ses mains à son tablier et en trois coups de cuillère à pot les gâteaux sont prêts à cuire. Devant la cheminée plaque métallique dont elle soulève le bord à l'aide d'un crochet. Elle découvre alors l'espace réservé au rôtissage des mets et pâtisseries. L'espace est large et se prolonge sous l'âtre. Il peut contenir plusieurs plats et les moules de terre y trouvent leur place tandis qu'elle les y glisse avec amour.
Beaucoup penseraient qu'elle se serait arrêté à ces tâches... ce serait bien mal connaître la Mère Veyeuse... Elle savait qu'elle avait à séduire un auditoire et tel un saltimbanque sur scène elle se remet à la tâche pour laver salades, battre oeufs en omelettes, préparer autres mets dont elle a le secret.
Ainsi le temps passe et se déroulent les heures que déjà se répand dans la pièce une douce odeur de soupe mêlée à celle du pain frais...

.

* La marquise de Montespan devait hâter son départ pour Paris, il était temps ! Elle éltait restée bien trop longtemps à Versailles, sa grossesse arrivait à son terme, et il fallait qu'elle regagne son logis pour faire ses couches. Mais en tant que femme enceinte qui se respecte, elle avait un petit creux, et décida de solliciter la bienveillance des ciusinières afin q'elle ne lui donne quelque chose pour la route. Elle savait son carrosse prêt qui l'attendait sur la place d'armes, mais après tout, ils n'étaient pas à 5 minutes !
Elle entra alors doucement dans la cuisine, en humant la bonne odeur qui s'en dégageait, ce qui attisa encore plus son appétit. A sa grande surprise, en entrant, Athénaïs ne vit qu'une seule personne s'activer: seule la Mère Veyeuse, qu'elle ne connaissait pas encore, était à la tâche. Les autres avaient dû partir en pause, ou en courses. Elle franchit timidement le pas de la porte et la salua d'une voix douce et avec un beau sourire.*

-Bonjour Madame...

*Elle se sentait un tant soit peu mal à l'aise, la cuisine n'était absolument pas sa place... Mais là, il s'agissait d'un cas de force majeur...*

Fort occupée à l'élaboration de sa cuisine la Mère Veyeuse n'avait point entendu entrer la marquise, aussi est-elle fort étonnée quand en se retournant elle voit cette femme au demeurant si jeune et dont le ventre prohéminant laissait présager un enfantement prochain. Son allure est digne, sa mise fort élaborée et son visage reflète une grande douceur. La cuisinière regarde avec attention la sophistication de sa coiffure aux boucles de charme. D'un geste machinal elle remet en place sa rousse chevelure, s'essuie les mains au pan de son tablier et s'incline devant la gente Dame...
- Madame !... Soyez la bienvenue en ce lieu...
Malgré son manque d'expérience de la cour elle savait que rares étaient les moments où la noble population des châteaux venait aux cuisines. Quel dommage cependant car ces lieux sacrés étaient antres d'échanges et bon nombre d'annecdotes, de secrets circulaient en pareil endroit.
Toute à sa reflexion elle réalise soudain qu'elle n'a point offert à la Dame un siège où se reposer...
- Pardonnez-moi Madame mon incorrection... Elle lui désigne un banc qu'elle écarte de la table afin de lui permettre d'y prendre place... Souhaitez-vous vous installer quelques instants ?... Puis-je me permettre de vous offrir la douceur d'un lait de miel ?... Se disant elle se précipite vers l'âtre afin d'y saisir un pot de terre contenant le blanc breuvage... A moins que vous ne préfériez un vin chaud agrémenté de canelle ?... Devant l'air surpris de la visiteuse elle juge utile de préciser... Ne craignez rien Madame ! L'alcool s'est évaporé à la cuison et votre enfant ne saurait en pâtir. J'ai là pour l'accompagner un gâteau au pommes qui devrait vous régaler !...

.

* Totalement surprise et àla fois charmée par la gentillesse de son hôte, la marquise commença par la saluer de nouveau d'un signe de tête, puis d'un sourire pour son accueil si chaleureux.*

-Je vous remercie... je ne voudrais pas abuser... Vous devez être fort occupée. Vraiment je ne souhaite aucunement vous importuner, sachez-le.

* Se laissant alors envouter par les délicieux parfums de tous les mets que la Nmère Veyeuse citait, Athénaïs s'assit avec délicatesse sur le banc qu'elle lui présentait, une main sur son ventre. En entendant de mo "gâteau aux pommes", ses yeux s'ouvrirent tout grands, tels ceux d'un enfant gourmand... il s'agissait de son dessert favorit, et ... comment résister à une proposition si alléchante? *

-Oh Madame, vous excitez ma curiosité et ma gourmandise, je ne saurais refuser... je fais confiance à votre savoir-faire...

* Mais sa bonne éducation lui rappela qu'elle avai oublié quelque chose... *

-Oh, pardonnez-moi, je ne me suis même pas présentée... Oü avais-je a tête?

* Laissan échapper un petit rire, voyant bien qu'elle povait se le permettre étant donné le lieu, elle continua. *

-Je suis Françoise-Athénaï de Rochechouart de Mortemart, marquise de Montespan. Et vous êtes... ?

Émue de côtoyer une personne de si haute importance la cuisinière s'incline avec diligence devant la noble Dame...
- Madame votre présence honore ce lieu !... Je suis Mère Veyeuse nouvelle cuisinière entrée au service de Versailles ce matin même !...
Tout en parlant elle se hâte de sortir une nappe de lin repérée depuis peu dans un coffre de bois, la dépose en pointe sur la lourde table de chêne en ayant soin d'en mettre l'angle brodé de dentelle devant l'hôte des lieux.
Une tasse en faïence de Delft et son support, ont tôt fait d'arriver devant Mme de Montespan, les gestes de la cuisinière sont sûrs et prestes. Le gâteau vite découpé est déposé aux côtés de la tasse, et c'est d'un pichet dans chaque main que la Mère Veyeuse se propose par le geste de servir.
Elle n'a de cesse de regarder cette femme si belle, sa jeunesse et la blancheur de sa peau lui donnent un air raffiné. Le taffetas de sa robe seyait à merveille les rondeurs de sa gorge et les rubans qui l'ornaient étaient en parfaite harmonie de teinte.
Mais notre cuisinière bien que fort admirative n'en perd pas le sens de son service...
- Madame !... lait de miel ou vin chaud ? ...

.

HJ: désolée je sais que tu n'aimes pas les HJ mais aaaaaaaaaaaaaah t'as mis Maintenon au lieu de Montespan, sacrilèèèègeeeee lol

* Touchée par son compliment, la jeune marquise future maman lui sourit et hocha doucement la tête. *

-vous êtes bien bonne madame. Quel joli jeu de mots que votre nom, et à en juger par les délicieuses odeurs qui émanent de votre cuisine, vous devez le porter fort bien.

* Regardant alors tour à tour les pichets que la Mère Veyeuse tenait dans cahcune de ses mains. Incapable de se décider, elle lui laissa le choix de la décision. *

-Oh, je ne sais pour quel option pencher... je pense que je vais vous faire confiance et vous laisser choisir por moi.

* Caressant son ventre arrondi, elle regardait avec attention cette dame qui lui semblait si gentille. C'était la première fois qu'elle discutait aussi longtemps avec quelqu'un appartenant au personnel du château, et surtout de manière aussi détendue. *

- Et bien par ma foi Madame à cette heure de la journée je me permets de vous offrir un petit lait de miel… Il vous fera j’en suis certaine le plus grand bien et ses vertus pour votre enfant à naître ne sont point à mettre en doute.
Tout en souriant elle verse dans la tasse l’onctueux liquide teinté de l’ocre du miel, de son tablier essuie le pot de terre et le remet dans un coin de la cheminée.
- Mon nom Madame je le tiens d’un temps ancien quand je vivais à Blois… Le souvenir de cette époque lui fait afficher sourire nostalgique aux lèvres… On m’a nommée ainsi parce que je veillais disait-on sur tout et tout le monde… Attendrie de voir de la future parturiente caresser son ventre elle sourit…
Ce mouvement bien anodin était pourtant le signe indéniable de l’amour naissant entre la mère et son petit. Toutes les femmes du monde avait ce même geste et se plaisaient à cambrer les reins en un signe de lassitude tout en avançant leurs rondeurs… Elle même en son temps avait pris un tel plaisir à la grossesse qu’elle ne peut s’empêcher de demander à Madame de Montespan…
- Et pour quand sont prévues vos couches Madame ?….

.

* Trouvant l'idée délicieuse, Athénaïs approuva d'un signe de tête, et prit délicatement la tasse que lui tendait la douce cuisinière. Elle en huna le parfum en fermant les yux, et les souvenirs de son enfance lui revinrent en mémoire. Ecoutant attentivement le discours de la Mère Veyeuse, elle trempa ses lèvres dans le doux breuvage.*

-Quelle belle ville que Blois ! Et quel charmant sobriquet que le vôtre. J'en ai moi-même un que je vous ai dit tout à l'heure et qui me vient d'un salon parisien...

* Petit sourire aux lèvres, elle gouta à nouveau l'exquis mélange.*

-Mon dieu, je revoie mon enfance à Lussac, dans le Poitou ! Je crois que ma bonne me faisait le même breuvage à cette époque...

* Elle ne put alors s'empêcher de lancer un regard tendre à la Mère Veyeuse comme si sa protectrice d'antant avait été elle. Puis regardant son ventre, elle lui répondit d'une voix amusée*

-Oh, ce petit chenapan ne devrait plus tarder, encore 3 semaines je pense.

La Mère Veyeuse avait rarement été traitée de si aimable façon. L'on disait de nombreuses choses sur Versailles, mais jamais elle n'avait ouïe dire que la noblesse y était si courtoise avec le petit peuple.
Madame de Montespan alliait à n'en point douter l'élégance d'attitude à celle du verbe et pour notre cuisinière c'était plaisir d'échanger ainsi. Pour elle les écarts de classe ne devaient pas avoir lieu. Oh bien sûr ils étaient inévitables et jamais il ne lui serait venu à l'esprit de profiter du privilège d'aborder un noble mais plutôt au contraire elle tentait autant que faire se peu d'en faire un moment d'échange sans jugement si rancœur de jalousie. Chaque rencontre quelle qu'elle soit était censée apporter et elle se réjouissait de celle là. C'est donc avec un grand naturel qu'elle continuait cette aimable conversation avec la Marquise...
- Ah Madame, il est vrai que le terme de chenapan sied à merveille aux petits qui nous mènent sur le chemin de la famille. Tenez... moi-même ... il me souvient voilà 18 ans déjà d'une jeune drôlesse qui me gigotait si fort dans le ventre que je pouvais le voir bouger... A ce souvenir son visage s'illuminait... D'ailleurs comme vous pouvez le voir j'en ai gardé quelques rondeurs... Elle se touchait les hanches en riant de bon cœur... Mais que cela ne vous empêche pas de goûter ce gâteau... Profitant de l'instant elle lui demande... De hasard Madame, sauriez-vous me dire si je peux aller voir les jardiniers du potager afin de voir ce qu'ils ont à me proposer en légumes et fruits de saison ?... Hésitante et un peu gênée de sa question qui laissait présager son inexpérience de Versailles... C'est que voyez vous... comme je vous l'ai dit je viens tout juste d'arriver et je ne sais encore à qui je peux m'adresser pour toutes ces demandes...

.

* Tout aussi ravie de cette agréable rencontre, la marquise rit avec la gentille cuisinière. Elle s'exprimait fort bien, et c'était assez rare chez les employés qui ne cotoyaient pas les Nobles. De plus, cette dame était d'une sympathie incroyable, ce qui lui plut énormément. *

-J'ai moi-même déjà une petite fille qui va sur ses 2 ans maintenant... Mon retour à Paris me permettra de passer un peu de temos avec elle... Je regrette de n'en avoir pas davantage... Mais il faut dire que je n'ai pas vraiment la fibre maternelle... Jai l'impression que mon mari se débrouille mieux que moi...
* ces mots disant, elle baissa la tête une seconde. Puis elle la regarda de nouveau.*

-Soit, mais vraiment un petit morceau alors... je ne dois pas trop m'attarder...

* Puis réfléchissant à sa demande, elle s'efforça de lui répondr ele mieux possible... Elle ne savait à la vérité pas grand chose des jardiniers...*

-Oh, eh bien je pense que vous le pouver, ils sont pour la plupart très serviable, il me souvient d'en avoir croisé un alors que je me promenait avec mon frère, et il nous a gentiment aidé à retrouver la sortie, car ce gaillard avait réussi à nous perdre dans le labyrinthe de Sa Majesté, feignant de le connaître par coeur pour y avoir accompagné le Roi plusieurs fois..

- J'en déduit Madame que vous vous apprêtez à partir pour Paris ! ... Prenez garde car ce voyage même s'il n'est pas bien long pourrait vous faire accoucher prématurément... Les pavés de la ville et de Paris rendent hasardeux les trajets en carrosse. Mais vous trouverez plus de confort sur les chemins de Ville d'Avray et de St Cloud... et la campagne y est si belle... Elle sourit....
A l'évocation de son ainée Madame de Montespan semblait quelque peu douter de sa capacité à être une bonne mère et Kiki ne résiste pas à la rassurer en posant sur sa main la sienne dans un geste respectueux et emprunt d'une grande douceur...
- Madame, faites vous confiance !... Je suis certaine que vous êtes une maman attentive... Et si je puis me permettre, souvenez-vous que les hommes ont cette capacité à dominer les êtres et les situations et à nous donner l'impression qu'ils se débrouilleraient mieux que nous... Elle hausse les épaules et penche la tête pour appuyer ses paroles... Mais vous savez bien qu'en fait il n'en est rien... Avec grande philosophie le ton de sa voix est serein et posé et c'est en lui servant part de gâteau qu'elle continue... Seulement nous le leur laissons croire...
La conversation suivait un cours agréable et à sa demande de rencontrer les jardiniers la Marquise avait répondu avec amabilité tout en flattant leur travail.
- Il est vrai que les jardins semblent grands et je ne doute pas que quiconque puisse s'y perdre... Plus encore dans ce labyrinthe qui doit être un bien curieux endroit... Je ne manquerai pas dès que j'en aurai l'occasion de m'y rendre si cet espace est permis aux gens de service...
A ce moment là un grattement se fait entendre à la porte donnant sur l'extérieur. La cuisinière l'ouvre et y découvre un jeune chaton noir et blanc qui s'en vient se frotter à ses chevilles en miaulant... Elle se penche et le prend à bout de bras...
- Et bien toi ! tu en fais d'un raffut pour une si petite bestiole !... Te serais-tu perdu ?... Tâtant les flancs étriqués de l'animal elle fait la moue... On ne peut pas dire que tu sois bien gras !... Elle le pose à terre et se hâte de verser dans une soucoupe une lampée de lait que le nouvel arrivant ne se fait pas prier pour avaler...

.

* A l'évocation de Paris, la jeune marquise hocha la tête. Elle prit un petit bout de gateau entre ses doigts fins et le porta à sa bouche.*

-Oui en effet, je rentre chez moi... Cela ne m'enchante guère, mais j'y suis obligée... Merci pour votre conseil, je tâcherai de le dire à mon cocher. Votre gâteau est un réel délice !

*Elle eut alors un petit sourire géné. Elle avait raison, les hommes se plaisaient à ce genre de choses, mais il était vrai qussi qu'elle-même n'était pas très douée avec sa fille... mais elle ne désespérait pas de progresser un jour. *

-Vous dites fort juste, Madame, et mon mari fait partie de ces hommes qui s'imaginent tout dominer, cependant il m'encourage beaucoup sur ce que je ne sais pas faire. Je dois dire que plus petite, ma fille pleurait sans arrêt quand je la prenais dans mes bras, alors qu'il suffit que ce fut mon époux pour qu'elle se calme... Cela me peinait fort au début, et puis je me suis fait une raison... Mais je sais qu'elle aime beaucoup le son de ma voix et quand je réside à Paris, je me plais à lui chanter quelqu'air pour l'endormir.

*Voyant la cuisinière s'éloigner pour ouvrir au chaton, Athénaïs mangea un autre bout du divin gâteau. puis voyant l'adorable frimousse du chaton, elle ne put retenir une petite exclamation.

-Oh il est adorable ! Viens par ici mon mignon...

*Une fois le lait bu, le chaton vint voir la marquise qui le gratifia de caresses derrières les oreilles, ce qui ne manqua pas de le faire ronroner.*

-J'aime beaucoup les animaux.

*dit-elle avec un sourire, en prenant la bestiole par la peau du cou pour le poser sur ses genoux.*

- Voyez Madame comme ce jeune chat vous a déjà adopté !... La petite touffe de poil piétinait allègrement la robe de la visiteuse et tournait en rond pour s'en faire coussin. Quand la place fût à sa convenance s'y coucha et se mit à ronronner... Ne vous plairait-il pas de l'emmener à Paris avec vous ?... Voyez comme il tient peu de place et je suis certaine qu'il ferait un merveilleux compagnon de jeu à votre jeune demoiselle.
Alliant le geste à l'idée elle trouve un panier dans lequel elle dépose quelques linges douillets et le garnit d'un ruban de satin qui avait dû orner quelques bouquets ou paniers offert au roi. Satisfaite de son ouvrage elle l'offre à Madame de Montespan...
- Tenez... Lui voilà même de quoi voyager en toute quiétude... Je présume que pour ce parcours vous aurez besoin de quelques sursis...
Il ne faut pas plus de temps à la Mère Veyeuse pour préparer un deuxième panier où elle entasse morceau de lard fumé, fromages, pain, fruits de saison et vin de gadelles. Elle est d'ailleurs fort surprise d'en trouver en pareil lieu car il était rare et les baies de cassis utiles à son élaboration fort peu productives. Il fallait un temps infini à les ramasser et un temps non moins négligeable pour composer ce nectar. Mais il est vrai qu'à Versailles tout était possible et rien n'était ni trop beau ou trop rare pour qu'il soit proposé. Une tarte aux pommes enveloppée d'un linge de lin et la manne ne peut contenir plus. Elle dépose le tout sur un coin de la table et sourit...
- Voilà Madame de quoi voyager et nourrir vos appétits...

.

* Athénaïs n'eut le temps de rien dire que Kiki avait préparé le panier du chaton. Elle esquissa un sourire de remerciement.*

-Fort bien... puisque vous l'avez décidé...

*elle eut un petit rire, tout en caressant la petite bête qui s'était déjà endormie.*

-Ma petite Marie-Christine sera ravie, c'est certain.

* Un air rêveur s'empara alors de son visage. Elle imaginait sa fille s'amusant avec le chat, son petit rire retentissant dans la maison... Voilà qui les rapprocherait peut-être... Puis elle sortit de sa rêverie en voyant tout ce que la Mère Veyeuse avait préparé pour elle. Elle écarquilla les yeux.*

-Allons, madame, je n'en mérite pas tant... c'est très gentil...

De son empressement à vouloir satisfaire un souhait que la gente dame de Montespan n'avait pas même exprimé, la cuisinière se sentait quelque peu coupable...
- Oh pardonnez moi Madame,... Je vous voyais si heureuse avec ce chaton sur les genoux... Je ne sais pourquoi de cette image est née celle du bonheur de votre enfant avec... et... Oh pardonnez Madame mon audace... J'ai ce tempérament trop... disons pas assez...
La pauvre Mère Veyeuse se savait comment se sortir de cette situation. Elle voyait bien avoir dépassé les limites qui étaient les siennes et sa maladresse en un 1er jour à Versailles pourrait bien lui coûter cher... Cependant la marquise souriait, et semblait persuadée que ce présent siérait à sa fillette.
Cette femme était étonnante. Kiki avait bien croisé nombreux nobles dans sa carrières mais rarement elle avait rencontré si charmante personne qui la remerciait ainsi pour un simple panier préparé, qui au fond n'était que son travail... Elle fût ce pendant touchée des paroles de Madame de Montespan.
- Prenez cette nasse Madame... Je vais même vous accompagner et la porter pour vous ou pied de votre carrosse quand vous le souhaiterez. Ma tâche en cette cuisine est déjà fort avancée et je ne voudrai pas que vous vous fatiguiez à la soulever.

.

HJ: ne t'en fais pas, elle finira pas plus être aussi gentille un jour, quand le succès lui montera à la tête lol ^^

* Athénaïs, quant à elle, était qgréablement surprise de tant de bonté franche de la part d'une domestique. D'habitude, il fallait soit leur répéter plusieurs fois les mêmes ordres, ils ne faisaient pas toujours attention ou alors c'était e mnière inéressée. Et la jeune marquise reconnaissait chez la Mère Veyeuse un loyauté honnête qu'elle appréciait beaucoup. Elle leva une main en signe que tout était pour le mieux.*

-Mais non, ne vous en faites donc pas, vous n'avez rien à vous faire pardonner. Je pense que je l'aurais adopté de toute façon si vous ne l'aviez fait.

* Elle la rassura encore une fois d'un sourire, d'autant qu'elle venait de lui proposer de l'accompagner jusq'au carrosse avec le panier, ce qui en effet l'aiderait beaucoup.*

-Oh, vous êtes vraiment un amour de cuisinière, j'ai rarement croisé personne aussi gentille et serviable que vous.

*Elle aurait aimé éa récompenser de quelques pièces, mais malheureusement sa situation finacnière ne le lui permettait pas.*

-je dirai du bien de vous à la Reine, et je suis sure qu'elle appréciera grandement votre cuisine...

*elle ajouta sur le ton de la confidence.*

-Elle est très gourmande... elle est d'origine espagnole et vous lui feriez le plus rand plaisir en lui préparant des spécialités de chez elle.

- Madame d'avance je vous remercie des aimables paroles que vous pourriez avoir me concernant.. Avec un plus pâle sourire... Cependant je doute que la Reine se souvienne un jour de mon passage à Versailles. Pour ce que j'ai pu en voir il y a tant et tant de personnes au service des ces majestés que nul doute qu'ils puissent l'un comme l'autre s'en souvenir.
Avec un air beaucoup plus enjoué elle continue...
- Si la Reine Marie-Thérèse est si gourmande que vous le dites, je me ferai un plaisir de lui faire porter quelques menus bien de chez elle et j'y joindrai quelques friandises d'ici, afin qu'elle sache combien sont délicieux et savoureux nos mets de France.
Avec emphase les mots sortent de sa bouche et l'ont y sent toute sa passion et son émotion...
- Ils seront un jour Madame, croyez-le bien la meilleure cuisine au monde, et je suis persuadée que nombreux chefs de renoms auront leur noms connus et reconnus !
Réalisant sa verve volubile elle se mord les lèvres et baisse la tête quelque peu honteuse.
- Pardonnez-moi Madame, je m'emporte et suis une incorrigible bavarde quand il s'agit de cuisine !...

.

* Athénaïs rit de l'entendreparler avec tant de gaieté. Son sujet la passionnait vraiment, et qu'il était agréable d'entendre une personne passionné débattre de ce qui l'anime ! Elle aimait beaucoup ce genre de personne bonnes vivantes et d'agréable humeur.*

-Vous lui feriez un plaisir immense, et pour sûr qu'elle souhaitera vous connaître, et peut-être même vous présenter à son mari ! croyez-moi, les fantaisies de la Reine sont surprenantes.

* La jeune marquise rit de nouveau en la voyant s'excuser. Décidément, elle l'adorait.*

-Oh, mais je croyais vous avoir dit de ne point vous excuser... Je vous assure que vous êtes une parfaite interlocutrice, et qu'en matière de cuisine je ne connais personne capable de vous défier.

* puis elle se leva doucement, un peu difficilement.*

-Non pas que je m'ennuie avec vous, mais j'ai promis à ma fille de rentrer avant la nuit,.. J'ignore pourquoi mais la petite se languit de ma présence, à ce que ma bonne m'a rapporté.

Madame de Montespan se lève avec quelques difficultés dues à son état et Mère Veyeuse lui offre son bras pour l'aider.
- Prenez ce bras Madame, et appuyez-vous !...
La Marquise porte à sa rein une main qui semble la soulager de quelques engourdissements. La Cuisinière la voit pâlir et avoir quelques problèmes à respirer.
- Il me semble que votre corset saille votre taille de trop près Madame.
Elle pose une main dans son dos et l'autre sur le haut de son ventre. Elle savait les méthodes transmises de mères en filles qui favorisent les états menant au chemin de famille.
- Respirez calmement par le nez et redressez la tête vous aiderez votre enfant à se positionner et votre buste permettra un meilleur souffle. Mais si je puis me permettre... Vous devriez vraiment délacer un peu cette robe et vos dessous.

.

* La marquise lui sourit et accepta son aide volontier. *

-je vous remercie, c'est très aimable à vous.

* Une fois sur pattes, elle écouta attentivement les conseils de la Mère Veyeuse, qui semblait tant expérimentée.*

-oh je sais bien que vous avez raison, mais rassurez-vous, une fois rentrée chez moi, je ne porte plus ces robes de Cour bien incorfortable pour un état tel que le mien. Je vous remercie pour vos conseils.

*Elle lui sourit. Elle avit l'impression d'avoir trouvé là une sorte de confidente qui lui apportaient de bons conseils de vie.

Elle se mit alors en marche en direction de la porte, accompagnée de son accolyte du moment*

La dite Dame de Montespan était femme des plus charmante et son titre de Marquise se semblait pas avoir altéré sa relations aux gens de services. De plus est était tout à fait disposée a entendre conseils de femmes mûres ce qui dénotait de qualités incontestables.
Une fois remise de sa passagère indisposition elle se dirige vers la porte et sa robe bruisse sous ses pas. Ses souliers brodés et si bien assortis à l'ensemble claquait avec élégance sur les dalles. La Mère Veyeuse se hâte de prendre sur le bras le panier de vivre préparé plus tôt, de l'autre le panier contenant le chaton et la suit dans les couloirs et dédales du palais.
Madame de Montespan saluait d'un signe de tête ou de quelques paroles aimables les courtisans croisés tandis que la cuisinière n'avait point assez d'yeux pour regarder les parquets, plafonds et tentures largement présents. Les miroirs et colonnes étaient dorés à la feuille. C'était un art de qualité qu'elle avait vu opéré à Blois par un artisan fort bien bâti de sa personne dont elle gardait quelques souvenirs coquins.
Toutes deux arrivent dans la cour où un carrosse tiré de quatre chevaux attendait la gente Dame. Aussitôt son arrivée un laquais de précipite, ouvre la porte, déplie le marche pied et offre son bras pour l'aider à monter, l'aide à replier sa robe afin de ne la point coincer. Kiki lui confie le panier et s'avance vers la Marquise.
- Madame, je vous souhaite un excellent voyage. Je prierai pour que vos couches se déroulent sereinement. A très vite...
Et dans un geste de pure sympathie elle pose sa main sur la sienne comme pour lui transmettre force et courage.

.

* Arpentant les couloirs du Palais, Kiki à sa suite, Athénaïs saluait une dernière fois ses connaissances qui se toruvaient sur le passage. Tous savaient qu'elle s'absentait pour un moment, et beaucoup la regrettait déjà. Nombre de jeunes hommes toujours après elle à se disputer des regards ou des sourires, s'étaient massés autour d'elle, la suppliant d'emporter un mouchoir, une broche ou autres objets leur appartenant. En temps normal, cela l'amusait beaucoup, car ces courtisans, pertinament conscients qu'ils n'obtiendraient rien d'elle, se plaisaient à lui faire une cour sans pareille et elle trouvait cela d'un ridicule fort distrayant, mais présentement, alors qu'elle était enceinte jusqu'au cou et s'apprêtait à regagner son domicile, elle interpréta leurs gestes comme insultants. Elle leur répondit alors fermement, mais toujours le sourire aux lèvres, qu'ils devraient calmer leurs ardeurs et qu'ils étaient en train de franchir les limites.
Elle continua alors son chemin, avec sa gentille cuisinière près d'elle, et arriva enfin au carrosse. Une fois à l'intérieur grâce à l'aide du valet, elle se tourna vers Kiki, la gratifiant d'un souire des plus aimables.*

-Oh madame, vraiment je vous remercie pour toutes vos gentillesses. J'espère que vous serez récompensée de votre si bonne conduite. Merci pour vos conseils et vos prières. Je tâcherai de vous mettre dans les miennes également.

*Sentant sa main se poser sur la sienne, elle eut comme une étrange impression, mais agréable. Elle ressentit alors vraiment toute la sympathie de cette dame. Elle resserra un peu son étreinte. Puis ce fut le moment de partir. Leurs mains se séparèrent.*

-Merci encore.

*Le laquais referma la portière, et Athénaïs mit son visage à la fenêtre pour saluer une dernière fois la Mère Veyeuse.*

Après avoir accompagné Madame de Montespan, la cuisinière s'en revient dans la cuisine. Elle range ce qui devait l'être et se met en quête de relever les ingrédients utiles à l'élaboration de mets susceptibles de séduire la Reine.
Quelques jambons séchés, fruits, fromages et légumes sauraient garnir de merveilleux tapas. Elle pourrait fort bien y ajouter la confection d’une paella généreusement garnie, sûrement sa Majesté y serait sensible. On disait d’elle qu’elle avait la nostalgie de son Espagne natale et que les frasques sentimentales de Louis la laissait dans une tristesse de l’âme que peu de courtisans arrivaient à dérider.
Voilà donc le projet que Mère Veyeuse avait en tête, rendre plus joyeuse la Reine. Bien prétentieux auraient pensé certains ! C’est bien pourquoi elle se garde d’en évoquer quoi que ce soit à quiconque.
A mûrement réfléchir la journée tirait à sa fin et la cuisinière décide de monter prendre quelques repos dans la chambre qu’on lui avait attribuée.

http://revivrelegrandsiecle.jdrforum.com/les-cuisines-f31/chambre-de-la-mere-veyeuse-t173.htm

.