J'ai RIEN à confesser !!! [PV Marie Thérèse]

Allez ! Tite musique qui va bien !!

Antoine ne savait pas vraiment ce qui l'avait poussé à répondre à cet appel. Toujours est-il que désormais il se trouvait au coeur de la cathédrale Notre-Dame, au milieu des fidèles venus se reccueillir et dont la plupart, Grand Dieu, ne demandait Son aide qu'en cas d'extrême urgence, le priant ardemment d'accéder à leur requête. Quelle misérable hypocrisie !
Si seulement ils prenaient le temps de Lui parler un peu chaque soir, de se confier, de Le remercier, ainsi leurs coeurs s'ouvriraient davantage et leurs vies ne serait point un si lourd fardeau à traîner.

C'était un peu l'hôpital qui se moquait de la charité. En effet, notre médecin, ne s'en remettait guère aux bons soins du Seigneur... bien qu'il se disait souvent que ce qu'il faisait était mal et qu'il valait mieux parfois, afin d'éviter toute erreur, s'en remettre à lui de temps à autre et le remercier. Merci de tenir ma femme et mes enfants à l'abri du besoin ! Merci de me donner la force ! Merci de ne m'offrir que des épreuves qu'il m'est possible de surmonter ! Et malgré les recommandations et paroles avisées de son grand-père, celles qui avaient bercé son enfance, il n'en restait pas moins tétu, songeant qu'il était homme à pouvoir sauver toute vie... car c'était son rôle, bon sang !

Antoine s'agenouilla et se signa devant la Vierge-Marie dans le creux d'une alcôve. Prier avec les autres, non. C'était trop personnel... Puis pour les entendre parler de leur bâteau chaviré et crevé, de leurs récoltes, de leurs femmes malades et leurs enfants teigneux, non merci...
Il joignit les mains, baissa humblement le front puis commença :

"Sainte Vierge Marie, resplandissante de candeur et de courage, je m'en remets à toi afin de te parler, su tant est que tu m'en juges digne car il y a longtemps que je ne me suis point adressé à toi.
J'aimerais tant comprendre pourtant... -et ses yeux sombres et foudroyants se relevèrent soudain- pourquoi tu m'as, à moi, ton serviteur, ton bienfaiteur, retiré ce qui m'était plus cher que cher ! Plus important que tout au-delà de mon existence, de mon âme, de mon devenir !!

Pourquoi, Mère de Tous, m'as-tu enlevé mon fils ?".

Une boule dans la gorge qu'il peignait à déglutir, des sanglots dans la voix et des larmes au bord des yeux, Antoine d'Aquin fixait l'idôle, fiévreux de Sa réponse et tout abandonné à Elle.

* Marie-Thérèse entra dans la Cathédral. Elle aimait bien cet endroit et elle s'y rendait souvent. Elle pouvait être loin de la cour et de la méchanceté gratuite des gens qui étaient pratiquement tout le temps hypocrite avec elle. Oui elle avait du mal à se faire à cette vie et à ces habitudes et alors ?

Personne n'est parfait ! Oui son Espagne lui manquait qui pourrait le lui reprocher ? Elle souffrait tous les jours en silence de cette solitude et de cette incomprehension. Elle sema les Dames qui la suivaient et se retira dans un coin . Elle passa devant d'Aquin et tendit involontèrement l'oreille. Comme cette homme avait l'air de souffrir !! La perte d'un enfant était la pire chose qu'il pouvait arriver à quelqu un. Marie-Thérèse en était elle aussi consciente. Elle avait aussi passer par cette douloureuse épreuve.

Elle ne put s'empêcher de lui poser une main comprehensive sur l'épaule*

- Je ne sais vous répondre Monsieur . Je suis moi aussi passée par cette douloureuse épreuve et encore si il n y avait que ça,

Antoine sentit le poids d'une main sur son épaule. Cette dernière aurait pu lui apparaître comme réconfortante s'il n'avait pas été si accablé et rongé de remord d'avoir laissé partir son enfant... Cependant, piqué au vif de s'être laissé voir si désemparé, il rétorqua d'une voix froide et haineuse :

"Il ne devrait pas exister sur Terre de chose aussi affreuse... Et je ne sais ce que j'ai pu faire au Ciel pour qu'on me reprenne mon petit garçon".

Il fit brutalement volte-face, prêt à répliquer encore quelque chose de saignant, puis s'arrêta d'un seul coup. Devenu blème, il balbutia sans parole aucune, manquant d'air. Son cerveau lui transmit immédiatement la marche à suivre. Il s'agenouilla, prit la main de la Reine entre les siennes et y déposa un baiser de convenance.

"Votre Grande Majesté ici même, en ces lieux... Me pardonnera-t-elle un jour ma suffisance ?".

Il leva les yeux vers cette charmante et digne jeune femme. Car, bien que l'on disât qu'elle était effacée et non digne d'intérêt, elle lui semblait radieuse et douce dans sa façon d'être. Peut-être n'était-elle encore qu'une jeune enfant, écrasée par la puissance et le charisme de son époux, qui peinait encore par son âge si peu avancée à s'imposer comme figure emblématique du royaume.
S'il fallait lui apprendre, il l'aiderait...
D'autres larmes roulèrent sur ses joues et il les effaça rapidement d'un revers de la main.

"Veuillez excuser également ce vague à l'âme, Majesté. Il est des souffrances qui n'en sont que plus grandes quand vous savez y avoir une part de responsabilité...".

* Elle avait mal pour cet homme. Elle se revoyait dans la même sitation que lui. Elle eut un sourire de compassion et ne lacha pas sa main *

- Allons Monsieur levez vous et ne vous excusez pas de ce moment de tristesse. Je compatis à votre douleur et je suis même prête à prier a vos cotés si cela peut vous soulager.

*D'Aquin ne voulut en aucun cas offenser Sa Majesté. Il se leva, inclignement respectueusement la tête, tout en la remerciant d'autant de compassion. Il reprit, non sans une légère pointe de gêné dans la voix :*.

"Votre altesse est trop bonne de s'autant préoccuper de ma douleur. Je crois avoir prié durant trop de temps et versé trop de larmes...
Je crains aussi de ne pas être présent pour la soirée donnée par Notre Majesté et m'en excuse. Il me faut respecter le deuil...".

*Il prit un instant de réflexion, tâchant de ménager ses émotions afin de ne pas les laisser éclater de trop. Déglutissant avec peine, il embraya sur un sourire amical :*.

"Votre altesse venait-elle ici afin de prier ? A moins que, dans ma peine et trop heureux de trouver voix à qui m'adresser, je ne vous sois trop cavalier".

* Marie-Thérèse sourit*

- Allons Monsieur ne dites pas de bêtises, vous n'avez pas à vous justifiez dela sorte. <je sais à quel point il est soulagant d'avoir quelqu un derrière nous durant ce moment difficil et au combien douloureux.

* Elle parla plus bas presqu à l oreille de d'Aquin afin que personne ne l entende*

- Je ne peux vous dire en ces lieux la raison de ma présence ici car se serait un pêcher.

* Petit sourire*

*D'Aquin baissa la tête sur un léger rictus. Il la releva, ses yeux pétillants d'une joie prompte et belle dans tout ce qu'elle avait de sincère. A vrai dire, si la décence ne l'avait pas muselé ni les événements accablé, il en aurait ri tant la tournure était charmante*.

"Soit. Je le comprends bien".

*Puis il redevint soudain grave et sérieux*.

"Que Sa Majesté en soit assurée. Si Ses peines ne sont que trop lourdes à porter pour Elle seule, Elle a tout mon soutien.

Après tout, je suis le Médecin d'une Reine, pourquoi pas d'une autre ?".

*Le poids de l'ombre écrasante du cricifix sous lequel il se tenait se faisait de plus en plus sentir. Antoine lui adressa un dernier regard, se signa gravement, puis, libéré des entraves religieuses avança d'un ton tout aussi respectueux :*.

"Sa Majesté verait-Elle quelque inconvénient à ce que nous quittions ces lieux ? M'est avis que Son coeur ne devrait être davantage troublé par ce qui La tourmente. Or, l'endroit ne prête guère à autre chose qu'au recueillement, n'est-ce pas ?".

*Il lui sourit avec délicatesse, étirant ses lèvres précieuses sur une rangée de dents massive, propre au grand méchant loup plus qu'à un médecin respectable. Certains travers ne vous changent parfois que trop radicalement*.

"Il y a de quoi étouffer d'être seul, ne le croyez-Vous pas ?".